Histoire du Kyudo - Page 2/3

Diverses écoles de Kyudo sont apparues tout au long de l'histoire du Japon, avec parfois des sensibilités plus formelles et moins ancrées dans une tradition authentiquement issue du Bushidô.
Sous l'influence de l'Occident, à partir de l'ère Meiji, le Kyudo peu à peu s'est organisé autour d'une fédération qui vise à niveler les disparités pour créer une discipline satisfaisant aux différentes écoles.

Le Kyudo
peut entretenir des relations étroites avec le Zen - au même titre que le Shodô (calligraphie), le Shakuhachi - comme il peut ne pas en avoir. Le syncrétisme asiatique est une caractéristique qui nous étonne parfois.
Une bonne partie du rituel du Kyudo est d'origine Shinto sans aucune relation a priori avec le Bouddhisme ou le Zen. Le rituel de préparation au tir (kata) quant à lui est une codification et une allégorie du tir sur champ de bataille. Il existe également le Yabusame : l'art de l'archerie à cheval.

Le maitre
n'entretient pas de discours mystique accessible au non-pratiquant et ceci pour plusieurs raisons. La plus importante sans doute est que, selon la tradition du Bushidô, la mystique ne se comprend pas, elle se pratique. Il ne sert donc à rien de chercher à comprendre tant que l'on n'a pas atteint un niveau de technique et de pratique suffisant. Aborder le Mokuroku sans expérience n'est plus interdit et n'est pas considéré néfaste en soi, c'est tout simplement inutile pour qui n'a pas plusieurs années de pratique sous la direction d'un maître. Pratique jalonnée de passages obligatoires et répertoriés qui ne sont pas les résultats de quelconques examens mais la confrontation avec soi-même face à la cible.

Le but du Kyudo n'est pas d'atteindre la cible mais si vous avez une bonne position, vous atteindrez la cible sans même la regarder. Il n'y a pas de compétition en Kyudo, juste des rencontres. L'apprentissage de la Maîtrise de soi tant sur le plan physique et gestuel que sur le plan spirituel s'ajoute à une pratique de groupe centrée sur le rythme et l'harmonie. Cet art de vivre concilie travail personnel et conscience de groupe et correspond bien à la vie moderne chargée de stress et d'égocentrisme.